Vous en entendez parler depuis de nombreuses années, mais savez d’où vient et où va celui que l’on surnomme l’or numérique ?
Personne ne sait qui a réellement créé le Bitcoin
Officiellement, le créateur de la plus célèbre des cryptomonnaies s’appelle Satoshi Nakamoto, mais ce nom ne reste qu’un pseudo. Personne ne sait non plus s’il s’agit d’une seule et même personne ou si un groupe est derrière ce nom. La première mention du Bitcoin date de 2008 lorsque Satoshi rédige le livre blanc expliquant le projet. La première version du logiciel Bitcoin, nécessaire au fonctionnement du réseau, a été postée en 2009.
Satoshi Nakamoto se décrit lui-même comme un homme japonais né en 1975, cependant personne ne porte réellement ce nom. Bon nombre de gens remettent en question les origines japonaises de l’individu, car ce dernier employait constamment un vocabulaire anglais « british ». De plus, ses heures d’activités en ligne correspondaient à celles d’un Européen et il n’y a aucune utilisation connue de la langue nippone à son actif. En avril 2011, Satoshi Nakamoto envoie ses derniers mails à une poignée de contributeurs du projet, et le laisse entre leurs mains. Son tout dernier message reste célèbre : « Je suis passé à autre chose et je ne serai probablement plus là à l’avenir ».
Aucune trace de Satoshi n’a été répertoriée depuis lors, ni du million de bitcoins issus des premiers « minages » qui seraient en sa possession. Ces derniers représentent tout de même l’équivalent actuel de 48 milliards d’euros. Certains pensent que Satoshi est décédé, d’autres soupçonnent plusieurs individus du monde académique et hacktiviste d’être derrière le pseudo. Un certain Dorian Nakamoto a également été soupçonné d’être le fameux créateur, mais il assure ne pas l’être. Craig Steven Wright, un entrepreneur australien, a déclaré publiquement être Satoshi Nakamoto en 2016. Mais les preuves avancées par ce dernier sont réputées comme peu fiables et fantaisistes.
Quoi qu’il en soit, le mystère qui persiste au sujet du créateur du Bitcoin ne fait que renforcer son aspect énigmatique. L’idée de Nakamoto d’une monnaie décentralisée, sécurisée et anonyme n’en est que renforcée.
Le premier bloc du Bitcoin fait référence à un article du « Times »
« The Times 03/Jan/2009 Chancellor on brink of second bailout for banks ». Un message secret qui fait référence à un titre du journal The Times est caché dans le code du tout premier bloc de la blockchain du Bitcoin, également appelé « bloc genèse » ou « bloc 0 ». Ce dernier a été créé par Satoshi Nakamoto le 3 janvier 2009, date de parution de l’article.
Extrait du code du premier bloc (source : Hackernoon.com)
En Français cela donne : « Le chancelier est sur le point de renflouer les banques pour la deuxième fois » et fait référence à la crise économique mondiale qui a surgi un an plus tôt après la crise des crédits immobiliers subprimes et pointe du doigt les défaillances du système financier global. En effet, la crise bancaire et financière de 2008 est survenue après qu’une énorme quantité de prêts hypothécaires alloués à des ménages aux revenus trop faibles n’eurent pas pu être remboursés aux États-Unis. Ces crédits ont entaché les fonds d’investissement du monde entier, s’en est suivi une réaction en chaine qui a entraîné la chute du système financier mondial et ensuite du système bancaire. Les États ont été contraints à s’endetter pour renflouer les grandes banques en faillite.
Nakamoto n’en a jamais publiquement parlé, mais l’article du Times fait référence au rôle qui a été insufflé au Bitcoin par son créateur : une alternative au système financier instable et basé sur la confiance envers les grandes banques, qui étaient incapables de tenir debout à l’époque.
Le Bitcoin n’est pas la première cryptomonnaie à avoir vu le jour
On peut considérer DigiCash, fondé en 1989, comme l’ancêtre du Bitcoin. Ce projet avait pour but d’utiliser la technologie crypto pour anonymiser et sécuriser des transactions en ligne. Un million de tokens de « cyberbucks » avaient été mis en circulation. Cependant, DigiCash était sans doute trop avant-gardiste et ne s’est jamais développé auprès du grand public. Il est resté entre les mains d’une poignée d’amateurs seulement, avant de s’éteindre en 1996.
Son créateur s’appelle David Chaum et est une figure éminente du monde de l’informatique et de la cryptographie, véritable père de la monnaie numérique. Grand porte-étendard de la défense de la vie privée, il est également une icône du mouvement Cypherpunk, auquel se rattache Satoshi Sakamoto, centré sur la liberté sur Internet et sur la cryptographie. Chaum a également inventé le concept du Remailer, permettant l’envoi d’information de manière anonyme et cryptée, essentiel à l’invention de la blockchain.
À la différence du Bitcoin et des cryptomonnaies qui sont apparues ensuite, DigiCash était centralisé et n’utilisait pas la technologie blockchain. Mais le modèle sur lequel le projet était basé a fortement inspiré la création du Bitcoin en 2008.
Il y aura des bitcoins à miner jusqu’en 2140
Pour faire fonctionner la blockchain du Bitcoin et valider les transactions, les machines constituant le réseau doivent faire de lourds calculs. Cela demande une puissance énorme et une grande mobilisation auprès des paires. Pour récompenser les « mineurs », c’est-à-dire les ordinateurs de calcul décentralisés qui travaillent entre eux et servent de relais, une certaine quantité de bitcoins est offerte à chaque opération effectuée.
Le nombre de bitcoins total est cependant limité à 21 millions d’unités et 19 million sont déjà en circulation. Mais pour ralentir le processus de mise en circulation des bitcoins, le nombre d’unités distribuées aux mineurs se subdivise avec le temps.
Satoshi Nakamoto a établi qu’un nouveau bloc de la blockchain devrait être ajouté toutes les 10 minutes, et que la rémunération pour la validation d’un bloc serait divisée par deux tous les 210.000 blocs créés. Soit environ tous les quatre ans. Les mineurs recevront donc de moins en moins de contreparties en bitcoin jusqu’à ne plus en recevoir du tout vers 2140, selon une estimation. La récompense était initialement de 50 BTC, elle été réduite à 25 en 2012, 12,5 en 2016 et 6,25 en 2020. La rémunération est calculée pour tomber à 0 à peu près sous les 21 millions d’unités.
Personne ne sait exactement pourquoi Nakamoto a choisi ce rythme de minage ou cette limite d’unités, ce dernier a déclaré vouloir aligner à terme les prix du Bitcoin aux devises nationales : « Je voulais choisir quelque chose qui rende les prix similaires aux devises existantes, mais sans connaître l’avenir, c’est très difficile. J’ai fini par choisir quelque chose entre deux. Si Bitcoin reste un petit créneau, il vaudra moins par unité que les monnaies existantes. Si vous imaginez qu’il est utilisé pour une fraction du commerce mondial, alors il n’y aura que 21 millions de Bitcoins pour le monde entier, donc il vaudra beaucoup plus par unité », a-t-il affirmé dans un de ses mails envoyés à un contributeur du projet. Malheureusement, l’utilisation du Bitcoin s’est un peu déviée du souhait initial de son créateur et a eu tendance à devenir une sorte d’or numérique, voué à la spéculation.
Le premier achat en Bitcoin était une Pizza
La première date connue d’un achat fait en Bitcoin remonte au 22 mai 2010. Le programmeur américain Laszlo Hanyec avait réussi à négocier l’achat de deux pizzas de chez Papa John’s pour quelques 10.000 bitcoins. L’équivalent de 25 dollars à l’époque, mais d’environ un demi-milliard de dollars aujourd’hui. Ça fait cher la pizza. Le 22 mai reste une date iconique et est fêtée chaque année par les aficionados des cryptomonnaies : le Bitcoin Pizza Day.
Une des deux pizzas en question (crédit : Laszlo Hanyec)
Hanyec était l’un des premiers à avoir miné du Bitcoin. Suivant le projet de près, il avait échangé à plusieurs reprises avec Satoshi Nakamoto. Il avait fièrement envoyé un message à ses amis juste après la transaction historique : « Je veux juste signaler que j’ai réussi à échanger 10.000 bictoins contre de la pizza », il ne croyait pas si bien dire. Hanyec travaille actuellement comme développeur pour la marque de vêtements GORUCK, l’entreprise accepte les virements en BTC dans le but de générer de la valeur au long terme. Il semble que Lazlo Hanyec ait appris la leçon.
Si nul ne sait ce qu’il est advenu de ces bitcoins, Hanyec ne regrette rien et a commenté l’affaire en 2014 en expliquant que cette transaction restait une grande opportunité pour lui à l’époque. En effet, il était impossible d’imaginer l’incroyable destin du projet qui était encore extrêmement niche à l’époque.
Author: Jeffrey Savage
Last Updated: 1702693802
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